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WAQF

2ème volet de CULTE :S:

La muse dicte, et à certaines occasions,

elle souffle.  

Jeux et théorie du Duende - Federico Garcia Lorca 

Claire Bergerault est lauréate d'un appel à projet de l'institut français du Maroc pour une résidence à la Maison Denise Masson de Marrakech.

CLAIRE BERGERAULT : voix 

CHRISTOPHE MACÉ : scénographie

JULIEN REBOUX : son

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WAQF 

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WAQF* signifie la pause, c’est un arrêt, un silence. C’est le moment où l’on reprend son souffle avant d’émettre le prochain son .

 

A travers la psalmodie, je cherche à étudier ce qui, par la musique des mots, par les respirations et les silences permet l’élévation.

 

Les codes et usages de la psalmodie ou de la musique mystique sont nombreux. Ils sont enseignés et transmis depuis des siècles. C’est une rapidité ou une lenteur d’exécution, ce sont certains phonèmes mis en valeur par un mélisme particulier. Chez les soufies ou les gnaouas, la musique spirituelle par la répétition se fait transe. C’est un vertige rythmique qui permet de s’élever, de perdre pied par des séquences lancinantes et répétitives de percussions.

 

Dans WAQF, c’est à la spiritualité orientale que je m’intéresse dans toute sa pluralité. C’est à un monde du sensible que je souhaite porter mes recherches avec un regard de femme occidentale et d’artiste, qui se pose cette question de la grâce universelle, transmise par la force évocatrice et émotionnelle de la voix.

 

Je souhaite m’inspirer des phonèmes de l’arabe pour leurs qualités rythmiques ou mélodiques. Après leur avoir retiré leur sens, c’est une substance abstraite, poétique et musicale que j’entends leur redonner. Les phonèmes sont des rythmes ou des sons avec lesquels je veux composer en m’inspirant des divers codes de la spiritualité (respirations-flots-mélismes…).

 

Le mélisme est une arabesque, un dessin proche de l’écriture arabe et avec lequel

j' établis certains parallèles. C’est un motif mélodique auquel j’aimerais donner un caractère rythmique ; par la répétition, l’emmener vers la transe.

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Le dispositif musical sera électronique et spatialisé. Une partie des voix et des collectages seront préenregistrés, les autres voix seront réalisées en concert.

 

Dans le respect et le souvenir de ce que j'ai vu et entendu au cours de mes voyages, l'indicible ne se racontera qu'en créant ma musique, dans l'émotion, les images, les parfums et les sons que j'aurai traversés.

A PROPOS DE CULTE :S : Un quadriptyque en 4 soli sur 4 saisons

 

Le thème principal de cette nouvelle création de la musicienne Claire Bergerault sera l’inspiration artistique et la grâce au sens du duende dont Garcia Lorca parle dans son ouvrage Jeu et Théorie du duende. Le duende est un état de transe et d’abandon, une force mystérieuse qui n’appartient pas seulement à l’artiste. Il puise sa puissance dans l’inconscient universel, structure de départ selon lui, de toute création.

« Pour chercher le duende, il n’existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu’il brûle le sang comme une pommade d’éclats de verre, qu’il épuise, qu’il rejette toute la douce géométrie apprise, qu’il brise les styles, qu’il s’appuie sur la douleur humaine qui n’a pas de consolation. » Federico Garcia Lorca, Jeux et Théorie du Duende.

 

Ce projet, en solo et à la voix seule, prendra la forme d’un quadriptyque où le duende sera convoqué dans chacun des 4 tableaux indépendants proposés par la musicienne. Chaque volet sera une évocation de cette inspiration universelle que l’on retrouve dans la spiritualité à travers les continents. La prière est, pour le croyant, un moyen d’entrer en contact avec un au-delà, comme l’inspiration est pour le créateur la voie pour entrer dans l’intime.

Point d’accroche de son inspiration, la musicienne s’intéressera à la psalmodie et aux chants traditionnels emmenant vers un état de transe, pour en comprendre ce qui, à travers la musique de ces chants, de leurs codes et de leurs usages, permet de tendre vers cette élévation. C’est en observant et en s’imprégnant de ces différentes cultures que la musicienne pourra en définir son propre territoire vocal sur laquelle elle composera ces quatre pièces distinctes.

 

L’œuvre plastique : le cadre et l’ailleurs.

 

Chacun des quatre volets sera doté d’un dispositif scénographique particulier. Il aura pour but de donner le cadre et de plonger directement le spectateur dans cet ailleurs recherché. C’est une mise en espace de tous les acteurs de cette performance dans cette présence de corps -celui de l’artiste et celui du spectateur- au sein même du décor créé.

Le choix d’un solo pluridisciplinaire se situe dans la ligne musicale de la compositrice, à savoir une musique qui est proche d’une pensée plastique et une envie de prolonger l’acte musical et de le renforcer par l’œuvre plastique.

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